SAINT-HIPPOLYTE-DE-CATON
Le charme d’un paysage agreste.
C’est à la fin du XIIIe siècle qu’apparaît la première mention de Saint-Hippolyte-de-Caton. À l’époque, le village compte 33 feux, soit autant de familles, ce qui donne une population de 150 à 180 âmes. Paradoxalement, le village est plus peuplé à cette époque que durant presque tout le XXe siècle !
On trouve des traces d’occupation humaine datant du Néolithique : armatures de flèches, perçoirs, débris de pierres taillées traduisent cette occupation de l’homme préhistorique. Avant l’arrivée des Romains, ce sont les Volques Arécomiques qui peuplent la région. La civilisation gallo-romaine est aussi présente. Au pied de la colline, on a découvert des amphores et des inscriptions lapidaires.
Le XIXe siècle, apporta la richesse de l’élevage des vers à soie, mais aussi des mines, de la métallurgie, ainsi qu’une activité importante autour du réseau ferré naissant, sans oublier la découverte d’une source thermale “La Minérale” au pied du Serre de Caton. Aujourd’hui, seule la vigne a maintenu son emprise, même réduite.
Le village, pour autant, ne manque pas de charme : un paysage agreste où alternent les champs, le vignoble et les oliveraies. La nature sauvage y est présente et le chêne domine la végétation. Un ensemble harmonieux, changeant et agréable, qui est propice à la randonnée. Plusieurs itinéraires sont d’ailleurs proposés aux marcheurs.
Infos pratiques
· Population : 217 habitants (source INSEE 2017)
· Superficie : 6,19 km2
· Altitude moyenne : 146 m
· Maire : Philippe Fromental
Deux plans du XIX ième siècle concernant le four et le temple
Les descendants d’un maire de Saint-Hippolyte-de-Caton ont gracieusement remis à la mairie de notre village des documents anciens le concernant. Parmi ceux-ci nous retiendrons aujourd’hui deux plans.
1) Le premier est un plan du four du village devant servir de maison commune ; il a été fait à Alais le 31 mars 1812 par Aimé Redon. Il s’agit d’une feuille pliée en deux. Le plan figure en page 2 et 3 avec le titre à cheval sur les deux pages :
« Plan et élévation du four de St. Hippolyte de Caton, devant servir de maison Commune »
Pour mémoire l’emplacement du four du village, collé contre l’église, est connu depuis le début du XVII ième siècle.
La page deux représente l’emprise au sol du bâtiment vu de l’Est ; il est accolé au flan nord de l’église. L’escalier permettant d’accéder à l’étage s’appuie sur l’arrondi du cœur de l’église. Il comporte 18 marches soit plus de 3 mètres pour atteindre une sorte de porche plaqué contre la surface du bâtiment par lequel on accède à l’étage au-dessus du four situé à l’ouest un peu en retrait du portail de l’église. Le plan indique au niveau de ce perron une traverse qui correspond à l’heure actuelle à la ruelle qui descend vers la rue du Parc. Au milieu du mur nord une excroissance du mur semble précédée une ouverture. A ce niveau le plan indique « Cour du Sr Pierre Jonquet ». Aujourd’hui une partie de cette cour prolonge la traverse et la relie à la place. Le reste est devenu la cour de la maison Fontanieu.
La page trois représente la façade vue de l’Est. On reconnait le massif du perron avec une arche donnant accès et protégeant la porte du bâtiment. A l’étage supérieur on retrouve une porte flanquée d’une fenêtre. Sur le toit, une cheminée désaxée par rapport à l’emplacement de l’étage inférieur. Le couvert de l’église vient s’achever dans une gouttière entre son mur nord et celui du sud du four.
D’après l’échelle la salle du rez-de-chaussée devait faire environ 22.5m², avec une fenêtre plein nord donnant dans la traverse. La salle du four, elle devait être agréable lors des froids hivernaux. On peut à juste titre supposer l’existence d’une salle de mêmes dimensions au premier étage avec une fenêtre ouvrant sur l’est. La hauteur des pièces peut être estimée entre 2.5 et 2.8m.
Le plan ne donne aucune idée de l’allure extérieure du cul du four, légèrement en retrait de l’entrée de l’église. Mais sur le plan suivant on retrouve, à gauche de l’entrée du temple, un bâtiment plus haut (ce qui correspond bien au plan du four), une porte qui devait accéder à l’intérieur du bâtiment du four et une fenêtre. Sur une carte postale du tout début du XX ième siècle on voit cette façade ainsi qu’une porte et une fenêtre. Ce bâtiment a dû s’effondrer ou être détruit dans les années 1920/1930 car des octogénaires du village se souviennent avoir joué sur ses ruines.
Carte postale du début du 20ième siècle ou l’on voit la façade ouest du four avec les marches, la porte et même une fenêtre.
2) Le deuxième document est intitulé :
« Plan de l’appropriation de l’ancienne Eglise Catholique de la
commune de St. hyppolite-de-Caton en un temple du culte Protestant »
C’est une grande feuille légèrement cartonnée, pliée en deux. Il n'y a rien sur les faces extérieures hormis des opérations au crayon à papier sur la page quatre. Sur la page deux figure la façade principale ; sur la trois, une coupe du bâtiment suivant la ligne AB.
En bas de la page deux on peut lire sur trois lignes :
«Dressé par l’architecte de la ville d’Alais
Alais le 15. Mai 1854 »
suivi de la signature E. Pertus
On voit la façade du temple, avec à droite, un contrefort ; au milieu, la porte à deux battants surmontée d’un panneau fixe ; de chaque côté des montants carrés cannelés. L’ensemble est surmonté d’un linteau laissant un espace mais sans inscription. Au-dessus de l’entrée, un œil de bœuf composé d’une croix avec un cercle partageant celle-ci au milieu et d’où partent des rayons tous les 45°. Sur la droite, le début d’un bâtiment accolé au temple et qui le surplombe d’un bon mètre. On y accède après 3 marches par une porte à simple battant. Remarquons que sur la photo ci-dessus on dénombre 6 marches. Des pointillés font soupçonner que la façade de ce bâtiment est en retrait de la façade du temple et qu’ils signalent un contrefort qui n’existe plus aujourd’hui. Ce bâtiment correspond à la maison commune installée dans le four communal comme le montre le plan de 1812.
Sur la page trois se trouve une coupe du bâtiment à l’échelle de 0.02 pour 1 mètre. Pour le temple, on retrouve bien l’organisation intérieure avec les balcons de part et d’autre accolés au mur nord et sud, d’une largeur d’un mètre. Au fond la chaire et sa coiffe de bois repose ici sur un socle sans doute de bois. Aujourd’hui la chaire repose sur un pilier de bois et a perdu sa coiffe. On y accède par un escalier en bois de 7 marches de 20cm maintenant masquées par une rampe de bois plein. Sur la droite du plan on remarque une partie d’un bâtiment qui doit être accolé au temple au niveau de l’arrondi du cœur. Figure là une porte et ce qui doit être un balcon surplombant son entrée. La rambarde de ce balcon est constituée de huit lames de bois verticales fixées sur deux horizontales ce qui correspond à la face est de la maison commune du premier plan de 1812. Au pied le niveau de la rue est figuré en pente. Cela correspond à la traverse qui permettait de rejoindre la rue du Parc actuelle.
Raymond LANFRANCHI